dimanche 26 avril 2009

D'UNE HEDWIG A L'AUTRE



Surgi de la scène underground new-yorkaise, le show " Hedwig and the angry inch" porté par le performer et auteur John Cameron Mitchell est devenu un film musical culte. De l'Allemagne orientale au fin fond des Etats-Unis l'histoire d'Hedwig est celle d'un jeune garçon "mal opéré" qui essaie d'assumer une identité de chanteuse transgenre post-punk, néo-glam sur des scènes interlopes. Le génie ironique et la versatilité de John Cameron Mitchell avait permis aux spectateurs de survivre à cette vague de trash et de kitsch que charrie le scénario, porté par des chansons très poétiques ou très drôles comme "The origin of love" réinvention émouvante du mythe de l'hermaphrodite chez Platon.

Le clip extrait du film :http://www.youtube.com/watch?v=6UGaJBv6YSM


A Buenos-Aires, le musical est monté dans un club pseudo "bajo fundo " mais réellement "cheto", le Roxy avec en tête d'affiche une ex-recrue de la Star AC argentine, German Tripel qui n'a pas le gabarit d'une travesti chic et glam comme en témoigne l'affiche.





De plus le jeune homme ne semble pas adorer porter une perruque et un corset pendant une heure trente, vu qu'il transmet au public non pas une aura lascive et ambigüe mais plutôt un air de dire" Che, je joue les travelos parce que je suis un vrai pro, mais n'oublie pas que j'chuis macho". Bref qu'il laisse ses talons aiguilles à d'autres interprètes plus chevronnés. Sa belle voix et sa présence scénique sauvent certes un peu l'affaire, mais quand il s'agit de déverser des anecdotes pleines de fiel et d'acidité, le beau German piétine en terrain inconnu... Hélas tout le charme de cette histoire déjantée tient en cela. On aurait préféré une vraie travestie bien destroy et péroxydée pour tenir un pareil rôle, Susana Gimenez par exemple, mais côté voix (aussi!) c'est un désastre.

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